Du Maroc de son enfance, Soizick Martin a hérité le raffinement. 

Et rien ne saurait mieux le traduire que l’ensemble de son oeuvre : il est question, au fil de ses expositions, de sa capacité à saisir ces instants qui font dire que l’art, c’est la vie. 

Qu’une silhouette glisse, qu’un âne passe, qu’un regard s’attarde, qu’une fantasia se prépare à moins qu’elle s’achève et la scène est captée. Reste à l’immortaliser, à la magnifier et en la matière, rien ne vaut la rencontre de la peinture et du métal. Soizick Martin vous dira que cette technique, inventée par ses soins, lui procure un plaisir indéfinissable. 

Indéfinissable ? Voire… On le devine jubilatoire ce plaisir, centré sur le choix des couleurs, fait de mélanges recherchés, avec pour seule recette le ressenti, une forme d’empirisme inspiré. Les couleurs, voilà bien l’obsession de l’artiste : elle vous certifiera qu’elle fait du jaune avec du rouge et du vert, vous avouera son trouble devant le bleu qui réveille le souvenir de Matisse ou de Klein, vous chuchotera que le doré, le cuivre ou le bronze lui évoquent des choses indicibles.

A la lumière de son oeuvre, se révèle la personnalité de l’artiste : volubile, chaleureuse, Soizick Martin manifeste, comme par réflexe, un intérêt sincère pour l’autre, cet inconnu. Comme l’on dit, elle a le sens du contact : à coup sûr, ses peintures et photos sur tôles métalliques vous parleront…

Soizick Martin est mère de 4 enfants. Formée aux Beaux-Arts, elle y a croisé Vincent Bioulès et Claude Viallat. Du premier, elle a retenu l’obsession du soin : « Il faut protéger les tableaux, leur faire traverser le temps »… Du second, elle s’est enivrée des peintures à l’éponge et a retenu le goût pour les répétitions. Non contente d’exposer régulièrement et d’être célébrée par la critique, Soizick Martin excelle dans le design. Elle a créé le mobilier en acier « sur mesure » du domaine de Verchant, un hôtel de prestige du sud de la France.