Quand elle était petite, Soizick Martin vivait à Meknès, l’une des villes impériales du Maroc. Si vous passez par là, vous vous attarderez forcément devant Bab Mansour, la porte du « Renégat », ainsi baptisée car conçue par un Chrétien converti à l’Islam. Cette porte, majestueuse, insérée dans d’imposants remparts, jadis immortalisée par Eugène Delacroix, constituait l’entrée principale du palais construit pour le sultan Moulay Ismaïl. C’est aujourd’hui une attraction touristique. Mais ce fut, dans le regard enfantin de la future artiste, une sorte de mystère. Que pouvait-il y avoir derrière cette porte ? Sur quoi pouvait-elle ouvrir ? Qu’était-elle censée abriter ?
Obsession enfantine…
C’est ainsi : une porte pose toujours question. Parce qu’elle évoque un changement, une transition, l’avènement d’un monde nouveau dont on accepte l’augure dès lors qu’on décide de la passer.